Le chantier sculptural que mène Anne-Charlotte Yver est infini ; fait de réajustements successifs, il repose sur un pressentiment mélancolique – la vanité de toute édification. L’artiste s’attelle, de manière expérimentale, à des matériaux tels que le béton, le latex, l’acide, la graisse ou encore les câbles électriques. Sollicitant autant l’apprentissage manuel que l’intuition poétique, elle se réapproprie l’utilisation et la symbolique de ces ressources.
Il en est ainsi de cette coulée de lave, figée dans sa course par la photographie avant sa pétrification effective, qui a ensuite été sérigraphiée sur une dalle en béton. L’objet est retenu au mur par une bande de caoutchouc noir boulonnée, le polymère vulcanisé cache partiellement l’image. Et ce sont plusieurs magmas qui se rejoignent et nous citent tant le travail de l’Homme que la fureur de la nature.
Pour aller plus loin : www.cnap.fr/anne-charlotte-yver