Le travail de Laurent MONTARON inclut la photographie, la vidéo, le film, l’installation et le son, mais également le commissariat d’exposition. D’une très grande précision formelle, ses œuvres s’intéressent souvent aux mécanismes de perception et aux outils utilisés pour mesurer et comprendre le monde, que ce soit par la science, la technologie ou la foi. Il s’interroge sur les illusions que ces dispositifs peuvent créer et sur la manière dont ils façonnent nos croyances, nos habitudes et notre vision de la réalité.
Ainsi de sa photographie « nuit d’Elée » il dit : C’est dans la nuit d’Élée, une ancienne cité grecque près de Naples, que Parménide supposa le premier que la Lune renvoyait la lumière du Soleil ou que la Terre était une sphère. En cherchant la logique à l’œuvre dans la nature grâce à ses observations plutôt qu’à partir des récits mythologiques, il a participé avec d’autres philosophes présocratiques à construire une nouvelle façon d’appréhender le monde.
Cette photographie du ciel d’Élée a été prise près de 2500 ans après Parménide, en fixant une chambre photographique sur moteur synchronisé à la rotation de la Terre qui permet de suivre la course des étoiles et de faire une image parfaitement fixe de la voûte céleste.
D’ordinaire, quel que soit l’endroit du monde où elles sont prises, les photographies saisissent la lumière du Soleil qui se réfléchit sur le monde qui nous entoure. Pourtant dans cette photographie, la lumière captée ne provient pas de notre Soleil, mais de milliers de soleils lointains.