Cette œuvre appartient à la série Headless présentée à la galerie Georges Philippe et Nathalie Vallois à PARIS en 2021.
« D’emblée, la trajectoire d’Erwan Venn s’appréhende par le prisme mémoriel. L’Histoire tapisse les murs de l’atelier couverts d’ouvrages et de revues faisant référence aux conflits européens du XXe siècle. Pourtant un sujet apparaît en filigrane, série après série. Le corps semble omniprésent : un corps morcelé, un corps métaphorique parfois. Sous une tente à oxygène, Erwan Venn développe très tôt ses stratégies de résistance (…) Les insuffisances respiratoires qui le hantent depuis les années 1970 matérialisent les secrets qu’il tentera de percer via sa pratique artistique.(…)
En 2011, Erwan VENN efface les corps des photographies familiales prises par son grand-père paternel et utilise en guise de pinceau numérique un logiciel informatique. Les corps ôtés font place à un vide re-dessiné par l’artiste ; les fantômes de la série Headless dévoilent notamment les traumas d’une Histoire bretonne étouffée, celle de la collaboration avec les nazis. Ce travail cristallise un questionnement autour du point de vue. Erwan Venn reprend celui de son grand-père caché derrière l’objectif et se ré-approprie les images de propagande religieuse ou politique. Le corps devient le pivot de l’entreprise artistique ; la démarche allie à la déconstruction du récit historique une ré-écriture
Mémorielle ». Elise Girardot
Pour aller plus loin : erwanvenn.com